L’absentéisme en chiffres : Verlingue présente son 8ᵉ baromètre

4 Novembre 2025
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Baromètre Verlingue de l’Absentéisme 2025 : la hausse se confirme et touche toutes les catégories de salariés

Selon le dernier Baromètre Verlingue de l’Absentéisme, le taux d’absentéisme atteint 5,9 % au 1er semestre 2025, en hausse de +7 % par rapport à 2024 et de +12 % sur deux ans. Cette étude met en évidence une dynamique durable : l’absentéisme continue d’augmenter, symptôme d’une redéfinition des équilibres professionnels et d’un défi stratégique pour la performance globale des entreprises.

Une hausse généralisée et structurelle

Après plusieurs années d’augmentation continue, l’absentéisme atteint un niveau historiquement élevé. Cette tendance traduit à la fois une fatigue organisationnelle et sociale au sein des entreprises et un changement durable du rapport au travail et à la santé.

Toutes les populations sont désormais concernées :

  • Les jeunes salariés, les femmes et les employéssont les plus exposés aux arrêts courts (1 à 7 jours). L’exposition à ce type d’arrêt progresse de +9 % depuis 2023, et concerne désormais 19,8 % des salariés au 1er semestre 2025. Chez les femmes employées de moins de 30 ans, l’exposition atteint même 31,5 %.
  • Les salariés de plus de 50 ans, les ouvriers et les femmessont davantage touchés par les arrêts longs (31 jours et plus), en hausse de +13 % depuis 2023. Ces arrêts concernent 6,8 % des salariés et représentent à eux seuls 71 % des jours d’absence. L’exposition atteint 15,4 % chez les femmes ouvrières de plus de 50 ans.
  • Les cadres et techniciens agents de maîtrise, traditionnellement moins concernés, voient aussi leur taux d’absence progresser, notamment les salariés de 25 à 30 ans, confirmant que le phénomène dépasse les facteurs conjoncturels.

Le coût de l’absentéisme s’accroît également de +14 % sur un an, sous l’effet combiné de la revalorisation salariale et de la réforme des indemnités journalières de la Sécurité sociale entrée en vigueur en avril 2025.

Un phénomène aux multiples causes

Le 1er semestre 2025 a été marqué par un pic de maladies saisonnières particulièrement intense en janvier-février, plus fort qu’en 2024, entraînant une hausse significative des arrêts maladie.

Les arrêts très courts (moins de 3 jours) poursuivent ainsi leur progression, en hausse de +18 % depuis 2022, en lien avec la généralisation de la téléconsultation. En 2024, 7 % de ces arrêts étaient prescrits à distance, contre 2 % seulement en 2022.

Sur le plan sectoriel :

  • Les secteurs de l’industrie, du transport et des services connaissent les plus fortes augmentation (entre +15 et +19 % depuis 2023).
  • Seul le secteur du BTP voit sa durée moyenne d’absence légèrement diminuer.

Côté régions, les Hauts-de-France (7,5%), la région PACA (7%) et le Grand Est (6,8%) affichent les niveaux les plus élevés d’absentéisme, tandis que l’Île-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Occitanie enregistrent les taux les plus faibles.

Prévention et accompagnement : des leviers d’action concrets

Des leviers concrets existent pour agir durablement :

  • Développer la culture de la prévention, notamment à travers la vaccination antigrippale, qui réduit de près de 20 % l’exposition aux arrêts courts dans les mois suivant la campagne ;
  • Renforcer le pilotage RH grâce à des données consolidées et à une meilleure identification des populations à risque ;
  • Accompagner les managers dans la détection précoce des signaux faibles de désengagement, de surcharge ou de fragilité.

Jean-Marc Esvant

Directeur général adjoint de Verlingue

« L’absentéisme est devenu un véritable marqueur du climat social et du niveau de santé des organisations. Les entreprises ne doivent pas rester seules face à ce phénomène : il est essentiel de passer d’une logique de constat à une logique d’action. »